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Bella ciao
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26 mai 2010

d'ici t d'ailleurs

Cinq fragments du désert Si le désert devait se personnifier, il serait un poète doté d’une sagesse  millénaire digne de celui dont l’âge remonte à  l’aube de l’humanité.  Source d’inspiration intarissable  tant pour les poètes amoureux de la vie que pour les ascètes, le désert livre ses secrets à celui qui tend l’oreille pour distinguer le son du vent en frôlant le sable ou encore le murmure des étoiles à la lune. Nul n’échappe à l’âme  poétesse du désert. Cependant, notre Sahra ne se limite pas à cela.  C’est aussi, sans doute surtout, une ville grande, dix fois la Suisse, qui se bat au quotidien pour se frayer un chemin vers l’avenir. C’est à travers cinq fragments que nous racontons des tranches de vie d’un séjour à Tam. Samia Belkadi L’Ahaggar, un musée à ciel ouvert,  c’est devenu presque  un leitmotiv scandé à tout bout de champs. Une sorte de marque déposée pour dire notre fierté de la richesse du patrimoine naturelle et culturelle de cette réserve. On ne peut s’empêcher de ressentir de la fierté  qui fait de nous les dépositaires  d’un patrimoine universel vieux comme le monde.  C’est ici que viens en pèlerinages les scientifiques du monde entier, géologues, archéologues, botanistes, zoologistes et autres chercheurs en quête de la vérité suprême, tous viennent ici chercher leur saint Graal dans l’Ahaggar. Et pourtant c’est un parc agonisant qui s’offre à eux, tant la main de l’homme ne l’a pas épargné. A telle point qu’il serait plus juste de dire « un carnage plutôt qu’un musée à  ciel ouvert ». Le braconnage des espèces animales, jugées en voie de disparition telle le guépard …. Hé oui le guépard existe belle et bien chez nous, une trentaine selon les experts. Mais pas pour longtemps, la menace humaine va en crescendo. Autre menace aussi sérieuse, le pillage d’objets archéologiques, une sorte de trophée pour les touristes friands d’exotismes et d’aventures à la Indiana Jones, sauf  qu’avec ses petits larcins, c’est des pans entiers de l’histoire humaine qui se retrouve  coincé dans des salons éparpillés de part le monde.  Pendant ce temps on continue de bénir le ciel de nous avoir donné tant de richesses dans ce grand désert, des richesses dont nous ne trouvons aucun mal a gaspillé, peu importe qu’elle soit sous ou sur les immenses étendus désertique. Algérie africaine aussi….mais surtout.  Un voyage à Tamanrasset, c’est une promesse de surprise et de découverte. Promesse tenue,  ce fut la découverte d’une sorte de métropole Africaine polyglotte, ou tous les dialectes de l’Afrique subsaharienne se parlent couramment sans aucune gêne, mieux encore elles se côtoient avec l’arabe, le français et l’anglais, tourisme oblige. C’est un effort considérable que de deviner la nationalité d’une personne pour définir une langue commune et compréhensible. L’autre surprise fut de découvrir ou plutôt redécouvrir la dimension africaine de l’Algérie. Une dimension qui fait de nous  les cousins virtuels d’un certain Barack Obama,  le tout puissant maître de l’Amérique ou du monde. Etre noir c’est avant tout une revendication et une reconnaissance de la suprématie historique du continent, une revendication qui se limite encore chez nous au folklore et aux sonorités musical. Et pourtant l’Afrique n‘a cesse de réclamer le statut d’un continent œuvrant pour  sortir de ses multiples crises.  Il aura fallu attendre l’organisation de la coupe du monde pour faire entendre la voix de cette Afrique avide d’émancipation. Et nous, Algériens avons exprimé notre africanité par la participation dans cette coupe mondialement Africaine. Même si les rues de Tam l’Africaine ne raffolent pas des posters des stars du foot, l’essentiel c’est qu’on y est en Afrique du sud. Leur amour pour l’équipe nationale, ils ont exprimé au volant de leur 4×4 Station défiant la logique de la vitesse et bravant les frontières pour un aller inédit, Tam- Oum darman, juste le temps d’un retour aux sources, le temps qu’il faut pour supporter les verts au Soudan, l’autre chez soi.  On est africain avant tout.  Tin Hinan, mythe et réalité. Jamais un personnage historique n’avait suscité autant de controverse. Entre mythe et réalité Tin Hinan semble échappé à toute approche scientifique qui voudrait  s’immiscer dans son intimité  pour connaître la vie de la belle reine du désert, celle qu’on donne pour marraine des hommes bleus. Marraine certainement, reine pas très sûre, du moins c’est ce qui ressort du débat passionné et passionnant tenu à la maison de la culture de Tamanrasset, qui a vu succéder des chercheures confirmant sa position de Tamanoukelt, grade suprême dans la hiérarchie  des imouhares, la vraie appellation des Touaregs.  Blasphème, dirons les notables de la région, le tamachak, langue des imouhares, n’a jamais connu le mot Tamanoukelt. Seul le  imnoukal, chef suprême, politique, militaire et même spirituel a existé, ils sont même recensés selon une chronologie bien défini par les chercheures, y compris du temps de Tin Hinan. D’ailleurs, même les conférenciers s’accorderont à dire que tout ce qu’on sait concrètement de cette dame du désert  nous vient essentiellement des travaux romancé, à l’image de l’Atlantide perdu, de pierre benoit. La fiction qui redonna naissance à une Antinéa, d’une beauté sublime. Un personnage qui n’a trouvé aucun mal a épousé la cause du fameux MLF, mouvement de libération de la femme. Antinéa, Tin Hinan, reine ou  pas, une seule vérité compte, celle des femmes bleues à qui elle a légué ce on ne sait quoi, qui leur donne une allure royale, une nonchalance qui accentue leur beauté mythique. Même si aujourd’hui  les filles de Tin Hinan, souffrent non pas de la misogynie sociale mais d’un mépris Etatique, qui veut les confiner dans un folklore millénaire, afin de satisfaire des touristes en mal d’exotisme. Dans l’Algérie indépendante on a remplacé le : «  sois belle et tais toi,  par porte ton Imzad et tais toi ». Les  femmes des imouhares, hommes libres et maîtres du désert,  descendantes de la belle Tin Hinan sont devenus aujourd’hui une richesse d’un nouveau genre, une carte postale d’antan vivante. Tant pis pour leur aspiration, elles n’avaient qu’a ne pas naître à Tam. Un festival c’est pourquoi faire ?   « Le festival international des arts de l’Ahaggar, Tin Hinan-Abalessa », c’est l’intitulé de l’évènement organiser sous le haut patronage du ministère de la culture.  Un peu long l’intitulé, de quoi faire des festivals. Mettre tout cela ensemble, why not. D’autant que la durée du festival s’étale sur une semaine, le temps qu’il faut pour faire le tour de toutes les questions. Un festival International avec la participation du Niger et  le Mali. Autrement dit, le grand Ahaggar historique que se partager autrefois le peuple des Imouhares. Une centaine d’invités, entre artistes, gens des médias et bien d’autres Guest star. Une bande d’amis contente de se retrouver dans des décors  à la Arabian Night, choyés   par la générosité propre aux gens du sud et au ministère de la culture. Une ambiance festive loin du froid de la capitale, avec un programme qui valse entre la science et le chant, matinée studieuse et soirée enflammée. Spécialement quand c’est la diva Malienne Oumou Sangare qui fait vibré même le mont Tahat. C’est le propre des festivals, faire connaître de nouvelles cultures, sauf que la culture dit-on est pour l’âme ce que l’eau est  pour le corps, c’est tous les jours qu’il faut en prendre, sinon  c’est la maladie. Last but not least, parmi les nombreux musées que compte la wilaya : celui du moudjahid, arts traditionnels, un seul continu d’ouvrir ses portes aux visiteurs, le tout nouveau OPNA, office du parc national de l’haggar. Idem pour l’unique salle de cinéma, fermé depuis !? Tourisme, proposition indécente. Tout le monde s’accorde à dire que Tamanrasset est une ville touristique  par excellence. Désertique mais touristique, grâce à la nature fabuleuse, un patrimoine universelle recelant des trésors de faune et de flore, sans parler du patrimoine culturel et autres traditions ancestrales. Une compilation qui ne peut qu’attirer les curieux et tous ceux  qui sont à la quête d’un dépaysement. Sauf que tourisme rime en général avec service et nos hôtels avec leurs décors dignes des remakes hollywoodiens des seventeen semblent loin de cette optique d’un tourisme respectant la nature de la région. Les nombreuses agences touristiques  de la ville garde leur porte fermée, puisque le touriste européen n’exige que la présence d’un guide, le reste c’est son affaire. Il faut dire que la ville, mit à part son atout naturelle n’a pas  grand chose à offrir, notamment en dehors des saisons dite touristiques, à savoir les quelques fêtes célébrées : nouvel an, Sabiba, Assihar. Le vide et l’oisiveté  provoquer par la baisse de l’activité touristique a laissé place à l’apparition du phénomène de la contrebande. Comment refuser une somme de plusieurs centaines d millions de centime contre un voyage à bord d’un 4×4 Station peu importe ce qu’il contient : « la faim est indécente, je ne fais aucun mal, je suis chauffeur et avant tout un père et un mari qui doit subvenir aux besoins des siens. C’et mon seul principe dans la vie », dira Dahou, un trentenaire habitué  au va et viens des frontières. Parlait lui de tourisme ils vous répondra que c’est l’indécence même, ne vivre que par une poignée de monnaie que voudrait bien lui laisser un touriste. Finalement, tout est une question de point de vue.

samia BelkadiDSC00415

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Commentaires
F
merci pour ce blog merveilleux!!!
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